Les Tupinambas, ancêtres des topinambours et voisins pas commodes
Si les Tupinambas, descendants de la grande nation Tupique, avaient su qu'un tubercule
porterait le nom de leurs ancêtres...
En 1552, Hans Staden, un jeune aventurier de Hesse, embarque sur un navire espagnol vers le Brésil, pays des infâmes Tupinambas. Des populations légendaires que les témoignages imaginaires d'alors, décrivent comme des monstres cynocéphales (à tètes de chiens), mangeurs d'hommes qu'ils élèvent comme du bétail. Capturé par les indigènes, avec l'équipage, après leur naufrage, Staden sauve sa peau en prétendant être français et , donc, ennemi des espagnols, contre qui les Tupinambas sont en guerre.
Alors que les membres de la tribu allument le feu sous la marmite villageoise, d'autres exécutent les espagnols à la massue. La figure de Staden apparaît barbue, ligotée au milieu du village. Il relate que le chef Konyan Bebe l'aurait mis au défi de prouver qu'il était bien français:
J'ai déjà capturé et mangé cinq portugais qui prétendaient tous être français, mais ils mentaient! Le baragouinage du jeune allemand a finalement convaincu le chef qui l'a épargné.
Il reste deux ans dans cette contrée vaste et fertile; la nature y déploie toute sa magnificence; ce sont des bois d'orangers qui, au moindre vent, semblent couvrir la terre de neige en laissant tomber leurs fleurs; aux rayons d'un beau soleil, le bananier courbe son bouquet d'or (...) Une odeur suave descend de la cime des arbres. Qui a traversé [la] forêt répand autour de lui les parfums de mille plantes : sa chevelure est embaumée, son haleine est fraîche et pure. [chronique brésilienne, 1830].
De retour en Europe en 1557, il édite le récit de sa captivité, richement illustré de gravures sur bois décrivant la vie des américains. Son ouvrage [ici], "Captivité de Hans Staden de Hesse, en A.D. 1547-1555, parmi les tribus sauvages de l'est brésilien" et sa spectaculaire iconographie, connaît un immense succès. Ce furent les premières images réalistes des populations américaines a être diffusées. Avec d'autres récits, notamment "l'Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil" [édition 1611]de Jean De Léry [wiki], les gravures de Staden ont durablement influencé la vision d'une partie des européens du nouveau monde.
Les tupinambas ou tououpinambaoults, ne sont pas ces cannibales à tètes de chiens qui faisaient tant frissonner les européens, cinquante ans plus tôt. Ils ont des familles, vont à la pêche, élèvent leurs enfants comme tout le monde. Installés dans la région de Bahia, ils se disent fils de Tupan ou du tonnerre.
« Les Tupinambas, dont les moeurs offrent à l'observateur un
tableau étonnant, sont, pour la plupart, des hommes robustes et belliqueux. Leur jugement est naturellement sain et juste; ils aiment la vérité. (...) Spirituels et braves, ils l'emportent sur
tous les naturels du Brésil. Leurs yeux sont noirs et animés, leur peau est cuivrée » [chronique
brésilienne, 1830] (fr)
Staden, ligotté est tiré vers la place des massacres
Les Tupinambas fument autour de lui...
En revanche, ils se montrent d'une terrible cruauté envers leurs ennemis parmi les tribus voisines. Ils ont l'habitude, après les
combats, de continuer à défier leurs prisonniers en leur crachant dessus et en les provoquant encore. Ces derniers sont ensuite massacrés, débités en morceaux et aussitôt boucanés, c'est à
dire passés sur les nombreux boucans, (une sorte de gril à feu doux sur lequel la viande cuit de longues heures). Le poisson est séché et transformé en farine pour sa conservation.
Le cannibalisme entre dans un contexte de relations de voisinage complexes. Il n'était pas rares que les prisonniers partagent un certain temps la vie du village avant d'être sacrifiés.
Ne pas prendre ce repas revenait à se mettre au ban de la tribu. Les enfants jouent communémment avec les cranes et les yeux des victimes, comme avec des balles.
Ils réservaient cependant un sort particulier aux portugais, qu'ils enterraient jusqu'à la poitrine pour les utiliser comme cibles de tir à l'arc.
Les publications ultérieures reprennent, souvent en les adaptant au détriment de la réalité, les gravures de Staden. Notamment le
troisième volume des Grands Voyages en Amérique (30 vol. entre 1590 et 1634) de Théodore De Bry et ses fils [voir Harry J.
Brown] (ang). Editeur protestant flamand, il avait fuit les catholiques espagnols pour trouver refuge à Frankfort. L'humanisation des indigènes servait alors les desseins des
puissances coloniales protestantes en accordant un visage humain aux esclaves des espagnols. Le retentissement de ces relations de voyages chez les tupinambas aurait contribué à créer
l'idéal de bon sauvage en Europe. Via l'excellent bibliodissey (ang).
En 1552, Hans Staden, un jeune aventurier de Hesse, embarque sur un navire espagnol vers le Brésil, pays des infâmes Tupinambas. Des populations légendaires que les témoignages imaginaires d'alors, décrivent comme des monstres cynocéphales (à tètes de chiens), mangeurs d'hommes qu'ils élèvent comme du bétail. Capturé par les indigènes, avec l'équipage, après leur naufrage, Staden sauve sa peau en prétendant être français et , donc, ennemi des espagnols, contre qui les Tupinambas sont en guerre.
Alors que les membres de la tribu allument le feu sous la marmite villageoise, d'autres exécutent les espagnols à la massue. La figure de Staden apparaît barbue, ligotée au milieu du village. Il relate que le chef Konyan Bebe l'aurait mis au défi de prouver qu'il était bien français:
J'ai déjà capturé et mangé cinq portugais qui prétendaient tous être français, mais ils mentaient! Le baragouinage du jeune allemand a finalement convaincu le chef qui l'a épargné.
Il reste deux ans dans cette contrée vaste et fertile; la nature y déploie toute sa magnificence; ce sont des bois d'orangers qui, au moindre vent, semblent couvrir la terre de neige en laissant tomber leurs fleurs; aux rayons d'un beau soleil, le bananier courbe son bouquet d'or (...) Une odeur suave descend de la cime des arbres. Qui a traversé [la] forêt répand autour de lui les parfums de mille plantes : sa chevelure est embaumée, son haleine est fraîche et pure. [chronique brésilienne, 1830].
De retour en Europe en 1557, il édite le récit de sa captivité, richement illustré de gravures sur bois décrivant la vie des américains. Son ouvrage [ici], "Captivité de Hans Staden de Hesse, en A.D. 1547-1555, parmi les tribus sauvages de l'est brésilien" et sa spectaculaire iconographie, connaît un immense succès. Ce furent les premières images réalistes des populations américaines a être diffusées. Avec d'autres récits, notamment "l'Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil" [édition 1611]de Jean De Léry [wiki], les gravures de Staden ont durablement influencé la vision d'une partie des européens du nouveau monde.
Les tupinambas ou tououpinambaoults, ne sont pas ces cannibales à tètes de chiens qui faisaient tant frissonner les européens, cinquante ans plus tôt. Ils ont des familles, vont à la pêche, élèvent leurs enfants comme tout le monde. Installés dans la région de Bahia, ils se disent fils de Tupan ou du tonnerre.
Une contrée riche et fertile...
Ils ont des familles, élèvent
leurs enfants.
Le poisson est séché au boucan pour en faire de la farine
Leurs grandes huttes peuvent abriter plusieurs familles, elles entourent la place du massacre. Le village est entièrement ceint
d'une palissade défensive sur laquelle ils piquent volontiers les cranes des victimes. Les hommes se rasent la tète comme des moines et se montrent loyaux envers leurs amis. Ils se
lavent souvent les mains et la bouche, ne mangent que s'ils ont faim, dans le plus grand silence. Ils s'amusent facilement et, les jours de massacres, se livrent souvent à des beuveries et des danses, qui
peuvent durer trois jours et trois nuits, sans manger.
Les femmes cultivent un "gros mil"
(maïs?), ils se montrent tolérants avec leurs amis.
Staden, ligotté est tiré vers la place des massacres
Les Tupinambas fument autour de lui...
Ils dansent et boivent des nuit et jour les
jours de massacres.
Ils réservaient cependant un sort particulier aux portugais, qu'ils enterraient jusqu'à la poitrine pour les utiliser comme cibles de tir à l'arc.
Staden baragouine un
français d'operette au milieu du massacre des espagnols.
No comment...
Les enfants jouent aux billes avec les yeux...
Scène
d'enterrement (?) et les vieillards respectés comme des dieux.
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